dimanche 8 novembre 2009

Une nuit avec Philippe Katerine (publié dans le TSUGI n°4)

http://www.tousenlive.com/client/files/j/jesuisuncactus/katerine3.jpg

texte de Violaine Schütz

L’inénarrable Katerine, chanteur-compositeur-réalisateur et dessinateur compte prochainement se présenter aux élections législatives. Son parti épicurien (le premier sur Paris) a pour programme les 3 « B » : bouffer, boire, baiser. « Il y aura plein de monde. Et pas que des lumières, crois-moi ! » Après une nuit avec lui, on adhère tout de suite.

A 18h j’aime bien regarder un film. C’est mon heure pour regarder un film. L’autre jour, j’ai regardé Dodge Ball avec Ben Stiller, un long métrage sur la balle au prisonnier, vraiment débile comme j’aime bien. A 18h j’apprécie un truc débile. Et j’aime bien regarder des gens qui bougent sur un écran. Il faut être accompagné à 18h, j’aime pas être seul à cette heure là, surtout pas. Après 18h, j’ai horreur de la solitude, l’aprèm ça me dérange pas.

Après vers 20h, apéritif, avec ma fille de 14 ans. Ma fille je la fais boire, bien sûr, énormément pour qu’elle se couche tôt, et qu’elle s’endorme tout de suite. C’est comme ça que j’envisage l’éducation. Si je suis avec un ami, on picole en parlant du film et en refaisant le monde. A 18h, je suis plutôt vin blanc, surtout pas de couleur. Il faut exclure le Jet 27 ou le Martini, donc. Clope sur clope, au moins trois ou 4 d’affilée. Après parler, parler, beaucoup parler. Il y a un énorme besoin de parler.

Ensuite, il faut manger. J’aime le restaurant. Je mange seul sur le zinc, dos à la clientèle, devant les garçons, habillés de blanc. Il faut que ce soit blanc la nuit, d’où le vin blanc, et j’ai mes adresses où les garçons sont en blanc.

Fin de soirée, j’ai besoin d’écouter de la musique. Surtout pas seul. J’appelle un camarade pour qu’il en écoute avec moi parce que seul je ne peux pas. Je lui dis : viens, on écoute de la musique. S’il est libre, on se fait un petit disque. The Go Team ! ou Bach. Surtout ne pas parler. Il peut y avoir de la danse ou de la substance ; Période blanche ! Et après on parle jusqu’à point d’heure d’un disque, mais tu sais, quand on parle d’un disque, on parle de tout, donc ça peut aller jusqu’au bout de la nuit. Parler d’un disque nous amène à nos situations sentimentales, professionnelles, psychiatriques.

Minuit. On peut appeler un autre camarade et commencer à danser car on est énervés d’être dans un fauteuil. Il y a un besoin de bouger. Alors là, j’ai une balle chez moi. On se fait un foot dans le couloir. Ca fait beaucoup dégâts, on met l’appartement à sac, mais c’est pas grave. Le sport, ça peut durer une heure. C’est la régression complète.

1h, c’est l’heure de la douche collective obligatoire. Après on s’embrasse, c’est mignon comme tout ; Je leur montre mes habits, on s’échange des habits-plutôt que des avis-, on se déguise.

A 2 h, on sort en boîte. Au Baron ou au Paris Paris. Je mets une fausse barbe ou une petite cape blanche. Je ne danse pas sur tout. Ah non. La chanson française, j’aime pas trop. Je danse sur le disco, les Bee Gees ou des choses plus minimales, comme de l’italo disco. Ca fait rêver. T’as l’impression d’être au Mexique. Alors là, c’est Pina Colada. Blanc toujours.

A 6 h, une fois que j’ai bien dansé, je rentre à pied, peut importe où je suis. Ce que j’aime c’est voir les gens qui vont travailler. Ils ont un objectif et moi non. Et ça, ça me plaît beaucoup. Ce sont des grands moments, délicieux. Car ils vont plus vite que moi, l’éternel touriste. C’est là que mon corps me dit : « va te coucher, s’il te plait ».

Ce que j’aime bien au petit matin, c’est la limonade. Après, je vais dormir chez moi, nu et fais des rêves géniaux. Je rêve d’enfouissement : je suis caché dans de la neige ou un bain de lait, un truc blanc et j’observe des gens en train d’avoir des accidents. Et ça me fait marrer. T’es ridicule quand t’as un accident ; Oui, j’ai de la cruauté en moi et faut pas la retenir. La cruauté, il faut la choyer.

Studio Live (Barclay/Universal) //// DVD Border Live (Barclay/Universal)

4 commentaires:

le musicien du dimanche a dit…

je me rend derechef au mexique!

Violaine Schütz a dit…

bonne idée!

Violaine Schütz a dit…

je te suis!

le musicien du dimanche a dit…

chiche!
j'ai un peu d'argent de côté, un quelconque talent mysterieux qui me permet de dialoguer musicalement avec toutes les especes vivantes de cette planete (roches comprises)mais 3 ou 4 groupes sur les bras...je les abandonne ou les emmene avec moi?