jeudi 11 novembre 2010

Interview exclusive : un Phoenix raconte le concert avec Daft Punk à New York pour Tsugi

Interview exclusive : un Phoenix raconte le concert avec Daft Punk à New York Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
29-10-2010
C'était l'événement musical de la semaine dernière, et l'un des membres de Phoenix, Deck D'Arcy, a accepté de revenir sur ce concert déjà mythique. Une jolie exclu rien que pour vous.

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Le 20 octobre, dans la gargantuesque salle new-yorkaise du Madison Square Garden, Phoenix était le premier groupe français à jouer live devant 28000 personnes. Mais ce n'était pas le seul événement d'anthologie. Pour le rappel, leurs amis d'enfance Daft Punk, absents sur scène depuis quatre ans les ont rejoint pour un « boeuf » entre copains. Réaction à chaud de Deck D'Arcy (basse, clavier) de Phoenix, en direct de Miami pour la dernière date américaine du groupe.

Peux-tu nous raconter le Madison Square Garden, de l'intérieur ?

Ce qui nous a fait plaisir c'est qu'on a réussi à amener notre truc, à rester nous-mêmes, dans une salle qui n'est pas vraiment faite pour jouer. Normalement il y a des choses sur-humaines comme Paul McCartney. On n'est pas censés jouer dans ce genre de salle. En fait on était surtout content car on a pu jouer avec des groupes qu'on adore comme Wavves et Dirty Projectors, qui ont composé l'un des disques qu'on a le plus écouté en 2010 (avec l'album de Girls). On voulait faire une affiche complètement bizarre et inédite par rapport au Madison Square Garden. Dans un lieu aussi grand, on peut se permettre des choses jamais faites avant. Du coup on a installé tout un système de lumières au plafond, qui n'avait jamais existé là-bas et pour une fois tous les plans qu'on avait prévu ont fonctionné. Et puis il y avait les Daft ! En fait c'est étrange de jouer avec des amis avec lesquels on a pas fait de live depuis longtemps. Le dernier concert avec eux c'est quand on avait 15 ans, au début des années 90, au moment où Laurent jouait dans Darlin' (groupe associant des membres de Phoenix et Daft Punk avant que les deux entités actuelles ne se forment, ndlr). Depuis on avait jamais rejoué ensemble alors qu'on avait chacun plein de concerts et une carrière de chaque côté. Ça faisait vraiment bizarre, après tout ce temps.

L'idée est venue de qui ?

C'était une idée à laquelle on pensait depuis un petit moment. Les Daft qui vivent aux Etats-Unis sont venus nous voir en live et ça a du leur donner envie. Un mois avant on était à Hollywood, on a fait une grosse salle, le Hollywood Ball, et on a failli le faire là-bas car les Daft habitaient juste à côté. On l'aurait bien fait à Paris, mais il n'y avait pas de date de prévue à ce moment-là. Deux semaines avant New-York, on s'est décidé. On ne l'a dit à personne, on a vraiment essayé de garder le secret jusqu'au dernier moment et apparemment les gens ne le savaient pas.

Quelles ont été les réactions immédiates du public ?

Ce qui est drôle c'est qu'on ne s'en est rendus compte qu'en matant les vidéos youtube. Et là c'était très amusant d'entendre crier « Oh my god ! ».

Vous aviez répété avant ?

Oui, mais en fait les Daft ont fait comme d'habitude, des mash-up's. On a très peu répété ensemble, mais ils ont beaucoup travaillé de leur coté. Et ensuite ils ont mis leur musique sur la nôtre.

Ils ne sont donc pas devenus inaccessibles ?

Pas du tout ! On s'est moins vu car ils habitent aux States et nous en France, mais ils sont toujours les mêmes.

Deux groupes d'envergure internationale peuvent donc encore se faire un « boeuf entre copains » ?

C'est toujours notre idée de rester amateurs, de ne pas devenir trop professionnels. On a abordé le Madison comme on aurait fait la Boule Noire. Et le lendemain, on jouait dans un bled, devant 300 personnes. C'est ça qui est cool!

Propos recueillis par Violaine Schütz

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