vendredi 25 juillet 2008

les Shades - Papier paru dans Wad en novembre 2007

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Les Shades
Orange Mécanique

Les petits protégés de Bertrand Burgalat (le boss du label Tricatel) sortent un premier EP parfait, entre violence rock et poésie pop. Et si ces élégants minets du quartier popu de Nation coiffaient tout le monde au poteau ?

L’histoire est vieille comme le rock. En 2004, les Shades, cinq mignons garçons de l'Est parisien, s’ennuient au lycée et sur la foi de quelques références communes (Strokes, Beach Boys, Velvet Underground), forment un groupe. L’idée : un clavier psyché, une batterie carrée et des textes bruts chantés en français. « Quand on est jeune on ne se rend pas compte qu’il faut un immense talent et de l'expérience pour composer des chansons aussi simples que « I'm waiting for the man » du Velvet, alors on se met à singer ces trucs. Aujourd'hui les influences s'étendent à l’électronique pour les sons, au hip-hop pour les paroles, et à tous les groupes de rock qui ont des bonnes idées comme Arcade Fire, Electrelane. » Des bonnes idées, les Shades, 18 ans de moyenne d’âge, n’en manquent pas. Sur leur quatre-titres, qui vient de sortir chez Tricatel, le label qui abrite April March et Valérie Lemercier, il y a notamment l’impeccable « Orage Mécanique », son orgue fou et ses chœurs cristallins. « En théorie, je suis quelqu’un de très calme, en pratique je suis incontrôlable » y chante Benjamin, déchaîné, qui commente « La chanson est liée au film Orange Mécanique si on le voit comme une critique de la violence ». Mais sur scène, les Shades assurent pourtant le show en faisant preuve d’une rage rarement égalée tout en ne se parant que de blanc. Virginal ? « On cherchait un concept visuel qui marque les gens. Le blanc c'est l'idée de créativité sur laquelle on base tout ce qu'on fait. C'est la feuille blanche sur laquelle tout est possible d'écrire » explique Benjamin. Et chez les Shades, tout semble en effet permis. Y compris l’originalité. Car là où d’autres babyrockers se contentent de recycler les antiquités rock garage, le quintette étend le spectre et surprend. A 17 ans, ces gamins ont été biberonnés à John Coltrane et Dr Dre, ont lu Baudelaire, compris IAM et adoré Lost In Translation, s’inscrivant ainsi dans une génération décomplexée à laquelle, sans aucun doute possible, l’avenir appartient.

« Les Shades, EP » (Tricatel)
www.myspace.com/lesshades

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Encore des articles! On les veut tous!!!